Bonjour à tous ceux qui rencontrent ce blog,

Ce blog prend racine dans un profond désir personnel d’inventer ma vie, mon quotidien, mes solutions. On trouve souvent des réponses toutes faites (en général la société regorge de ces solutions) aux difficultés que l’on rencontre, aux manques de motivation, aux baisses d’énergie, à tout ce que l’on fait automatiquement sans se questionner. Il suffit d’essayer quelques unes de ces solutions pour réaliser qu’elles ont tendance à nous enfoncer encore davantage dans un mal être dans lequel on s'éloigne de soi. Ces solutions arrivent sous forme de conseils ou de suggestions qui ne sont pas testées par les conseilleurs eux-mêmes. Elles sont plutôt des conventions que leur esprit leur dicte sans qu’ils ne sachent très bien ni pourquoi, ni où ils les ont piochés. Ne les ayant pas expérimentés, ils peuvent d’autant moins en parler ou, dans les rares cas où il les ont expérimentés eux-mêmes, ils s’y trouvent tellement seuls, que très inconsciemment ils poussent l’autre dans les mêmes affres afin d’avoir une compagnie avec qui partager ces angoisses.

Quand on s’arrête pour examiner les solutions dictées par la société, on prend conscience très rapidement que les réelles solutions sont exactement à l’opposé. On peut presque prendre le contrepoint de chaque idée véhiculée et s’y retrouver, tellement la faculté de penser semble absente du conformisme, c’est ce qui le fait tenir aussi. Cet enfumage est son meilleur rempart contre l’éveil des consciences.

J’écris ce blog pour les aventuriers, les aventuriers à l’ancienne, et il y en a encore beaucoup mais aussi pour les aventuriers du quotidien, ceux qui souhaitent sortir de leur zone de confort. Il est intéressant de noter que l’aventure moderne s'appelle "infidélité", "divorce", "endettement", "consommation", comme si les seules aventures qu’il nous restait à vivre étaient des aventures sociales.

Tous ces nouveaux mythes qui promettent le bonheur et qui fabriquent tant d' accrocs au lexomil et au prozac.

Heureusement, il reste les "enfants" d'Alexandra David Néel. Sylvain Tesson par exemple poète du réel, qui en plus de tenter l’aventure au sens noble du terme, c'est-à-dire, se retrouver seul face à soi pour voir, voir quoi ? Il n’en sait rien, juste pour aller au bout de ses rêves, des promesses qu’il se fait, s’aventure sur les rives du Lac Baikal en plein hiver, dans l’extrême solitude d’une cabane en bois, avec ses livres et ses bouteilles de Vodka pour uniques compagnons et deux chiens qui dans l’aventure se joindront à lui. Je suis encore émue en repensant au temps de la débâcle, quand le printemps jaillit comme un geyser du Lac tandis que les bouteilles de Vodka dispersées dans la glace en début de saison sortent de leur hibernation. D’autres comme Priscilla Telmon qui n’hésitent pas à se lancer sur les traces d’Alexandra David Néel, sur les sommets himalayens pour mieux comprendre celle qu’elle admire depuis son enfance.

On parle ici de véritables aventuriers, ces funambules de la vie mais au quotidien, on en croise beaucoup d’autres qui savent éveiller en nous cette étincelle et nous rappeler que sécurité est synonyme de mort, de pièges, que la vie réclame au moins un grand saut dans l’inconnu pour s’exprimer. La vie n’est pas immobilité. Que diriez-vous si les spermatozoïdes de votre père avaient décidé de rester dans leur zone de confort sans tenter l’aventure de la course ultime vers l’ovule, si l’ovule avait décidé qu’il ne tolérait pas d’étrangers chez lui ? Si la graine dans le sol entamait une grève au printemps ?

La vie est mouvement perpétuel, elle est faite de ratés, de tentatives, mais pas d’immobilité.

J’ai été prof pendant une dizaine d’années. Quand j'accueillais les nouveaux élèves à la rentrée, je leur demandais d’écrire sur la fameuse fiche de présentation, quelles étaient leurs passions. Bien souvent ils restaient pantois devant leurs feuilles, presque embêtés que je n’aie pas préféré les interroger sur la profession de leurs parents. J’avais envie de les connaître parce qu’en sachant ce qui les animait, je pouvais piocher des exemples dans leurs vie, là où il s’y connaissait le mieux, pour illustrer une leçon. Mais non, ce qui m’a frappé, c’est que ces élèves étaient paniqués par cette question. Ils attendaient que je leur livre, moi, une liste de passions potentielles. Non qu’ils soient dénués de passions, bien sûr qu’ils en avaient! Au cours de l’année, j’apprenais que l’un démontait les scooters, champion toutes catégories en mécanique, qu’un autre savait tout sur les montgolfières, qu’une autre avait vu tous les films Bhollyhoodiens, qu’un autre encore pratiquait les Arts Martiaux avec ferveur, mais ils s’étaient mis en tête que ça ne valait rien d’en parler à l’école, que ce n’était pas important. Grosso modo l’équation était : ce que j’aime ne peut pas être valorisé par le système scolaire. Ce que j’aime est honteux. Ou encore, ce que j’aime ne peut pas être pris au sérieux. Voilà l’un des premiers grands détournements de soi dans un système qui ne valorise que le mental et l’intellect.

Car en effet, pour inventer sa vie, il faut déjà se connaître. Savoir ce que l’on aime, ce que l’on n’aime pas et respecter ce que l’on aime, le traiter avec politesse et délicatesse car c’est exactement ce qui nous fait nous sentir en vie, ce qui nous fait vibrer. C'est notre battement.

A toute aventure donc, préside la conscience de ce qui nous fait du bien et le désir d'étendre notre conscience par l’expérience et la confrontation.

En même temps, ce blog ne s’inscrit pas dans le courant du développement personnel dans lequel l’on peut trouver de véritables pépites et qui en général, font du bien au moral et sont de bons stimulateurs pour l’envie mais qui d’après moi, ont tendance à verser dans l’excès inverse : d’une société responsable de rien, on passe à une vision du monde où l’on contrôle tout. Où les livres nous expliquent qu'en pratiquant la méditation ou tel comportement, l'on devient maître de tout. Ceux qui voudraient nous faire croire que nous ne sommes interdépendants de rien véhiculent un message erroné car non seulement ils replacent le mental au premier plan, mais surtout, ils cherchent à nouveau un contrôle qui est trop souvent une volonté de pouvoir sur la vie, sur les événements, recherchant exactement ce que je fuis, la zone de sécurité etc. Or, la conscience c’est d’abord l’acceptation (et non le renoncement). Tout ne dépend pas de nous, le climat, les lois qui régissent une société, le relief etc. Sortir de sa zone de confort, c’est justement se risquer là où l’on ne va pas tout contrôler. C’est partir sur le Baïkal avec le risque de geler, de manquer de bois, de devenir fou.

Vivre l’aventure, et se sentir en vie, c’est donc à l’origine le désir de se confronter à ce que l’on ne maîtrise pas, d’entrer dans l’inconnu, d’apprendre la rencontre avec l’Autre, comme différent de nous, et éventuellement s’y adapter, accepter les conditions, naviguer consciemment et intelligemment. C’est une rencontre entre ce qui vient de nous et ce qui vient de l’extérieur, c’est trouver le point d’équilibre entre les deux.

Sur ce blog, en plus des réflexions personnelles, j’interviewerai ceux que je rencontre et qui sont susceptibles de nous faire divaguer, de nous donner l’impulsion de changer nos vies, ceux qui ont osé. J’invite donc ceux qui ont une histoire à partager à me contacter via le blog et à raconter leur histoire et dans certains cas, avec leur accord, je publierai ces témoignages en espérant qu’ils atteignent nos cœurs. Car c’est là que tout commence et tout se loge.

Amicalement,

Vanessa

Bonjour

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